Pierre eiche
Pierre Eiche, Cocher Vigneron en Alsace
De passage en alsace au printemps 2019, j’ai eu l’opportunité de réaliser une mini interview de Pierre Eiche, cocher vigneron travaillant en prestation sur les parcelles en Bio et Bio Dynamie.
Pierre :
J’ai 31ans, j’habite Ammerschwihr depuis toujours, et mes occupations vont m’y faire rester encore un bout de temps.
J’ai fait des études dans le vaste domaine des énergies, en me spécialisant en micro-hydroélectricité.
J’ai travaillé 6 mois en bureau d’étude dans les Vosges. Étant Alsacien de cœur, j’ai décidé de chercher du travail par chez moi.
Pendant ma recherche d’emploi, je suis aller bosser dans les vignes, chez un ami d’enfance vigneron.
C’est là, en 2013, que j’ai vu pour la première fois un humain travailler avec un cheval dans les vignes.
Immédiatement émerveillé (mon pote dit « il avait des étoile dans les yeux ») j’ai décidé de chercher une formation.
La décision était facile à prendre, je n’avais aucune envi de finir dans un bureau, même bureau d’étude.
En 2014, j’apprenais que je pouvais récupérer 1.5ha de vignes après les vendanges 2015.
Le projet était lancé: être viticulteur à cheval et prestataire de service en traction animale.
Je me suis inscrit et j’ai passé mon CS Cocher (utilisateur pro de chevaux attelés).
Concernant les vignes, je cultive des auxerrois, riesling, pinot blanc. Mais j’ai commencé à replanter d’autres cépages.
Ma culture est biodynamique, sans mécanisation lourde. Mon objectif est de re-créer un écosystème sain dans mes vignes (« dans cette monoculture polluante »)
Je vends 90% de mon raisin car faire du vin à grande échelle est un métier et je souhaite garder du temps pour mes chevaux.
Mais, je garde un peu de jus pour moi, pour vinifier mon raisin, pour aller au bout du cycle.
Pour ma 1er année, j’ai gardé 700l, que je vinifie « nature » (pur jus) dans des dame-jeanne (bonbonne en verre de 60l)
Je devrais commencer à en vendre cette année.
Évidement tout est fait à cheval, des labours aux vendanges ou à la force humaine. (Je consomme moins de 30l de sp95 par an par hectare entre ma débroussailleuse et ma machine pour traiter)
En prestation, je m’occupe du travail du sol dans les vignes. Généralement, j’entretiens des parcelles à l’année, en m’adaptant au exigence du vigneron.
Je fais aussi quelques journées de vendange, où je sors les raisin de la parcelle.
Le projet c’est construit petit à petit (faut pas mettre la charrue avant les chevaux).
Aujourd’hui, j’ai un temps plein entre mes vignes et la prestation avec mes chevaux pour une dizaine de client.
Afin de diversifier le travail des chevaux (et le mien) et pour les faire travailler pendant les périodes creuses, je me prépare à faire de l’attelage touristique.
Mes chevaux…. mes amours:
J’ai eu Afghane, mon 1er cheval (jument Comtoise), en octobre 2015. Elle vient de chez un éleveur du territoire de Belfort.
Elle avait 5ans, était bien attelée, prête physiquement pour lui demander de travailler. (J’ai travailler avec elle pendant une semaine 1 ans plus tôt lors un stage)
Vulcain nous a rejoint en 2017. Afghane s’est blessée et j’ai du trouver un cheval de remplacement.
On m’a « prêté » Vulcain , je ne l’ai jamais rendu!!
J’aime les grands chevaux, Afghane fait 1.72m pour 850kg, très élégante, vraiment précise et délicate, et une force tranquille incroyable.
Vulcain est un hongre Ardennais croisé Trait de Nord né en 2009, véritable cheval de feu (ou de guerre…) fait 1.75 pour 950kg. Dévoué, attentif, sensible (un amour), Explosif (avec une puissance démesurée).